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COP 16 : Vers un nouvel espoir pour la planète ?

Photo du rédacteur: Gaia FirstGaia First




La COP 16 sur la biodiversité s’est ouverte à Cali, en Colombie, avec l’objectif principal de passer à l’action après les engagements pris lors de la COP 15 en 2022. Lors de cette dernière, les nations du monde entier avaient adopté une feuille de route ambitieuse pour préserver la nature, incluant des objectifs comme restaurer 30 % des écosystèmes dégradés, réduire de moitié l’utilisation des pesticides, ou encore mobiliser 200 milliards de dollars par an pour la biodiversité d'ici 2030.

Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a souligné l’urgence de traduire les paroles en actes, en rappelant que la destruction de la nature a des conséquences graves sur de nombreux problèmes mondiaux, tels que les conflits, la pauvreté, la faim, les maladies, la crise climatique, et la perte de biodiversité. Il a appelé à un financement considérable pour soutenir ces efforts, en insistant particulièrement sur la nécessité de soutenir les pays en développement, qui sont les plus vulnérables aux effets de l’effondrement de la biodiversité. En effet, selon lui, la perte des services rendus par la nature (comme la pollinisation et l’accès à l’eau potable) pourrait entraîner une perte économique de milliers de milliards de dollars par an, touchant surtout les populations les plus pauvres.

Cette conférence représente aussi le premier grand événement depuis l’adoption du cadre mondial de biodiversité de Kunming-Montréal en 2022. Cependant, la mise en œuvre de cet accord progresse lentement. Lors de cette COP 16, les pays participants doivent présenter des stratégies nationales de biodiversité, reflétant leur engagement à respecter les 23 objectifs mondiaux fixés. Ces objectifs incluent, entre autres, la protection de 30 % des terres et des mers, la réduction des pesticides, et la restauration des écosystèmes dégradés. Toutefois, beaucoup de détails concernant les mécanismes concrets pour atteindre ces objectifs restent à clarifier, et l’objectif est de démontrer à Cali que ces promesses seront tenues.

Un autre aspect crucial abordé lors de cette COP est la question de la “biopiraterie” (la Biopiraterie ou pillage du vivant est l’appropriation illégitime des ressources de la biodiversité et des connaissances traditionnelles autochtones qui peuvent y être associées), où les pays riches exploitent les ressources naturelles des pays en développement sans partager les bénéfices avec les communautés locales qui les préservent. Antonio Guterres a évoqué ce problème et a insisté pour que ceux qui tirent profit de la biodiversité contribuent également à sa préservation. Il a également souligné l’importance des peuples autochtones dans la conservation de la biodiversité, appelant à intégrer leurs savoirs et pratiques dans les actions globales de préservation.

La ministre de l’Environnement de Colombie, présidente de cette COP 16, a ajouté qu’il ne s’agissait pas seulement d’appliquer des mécanismes de régulation, mais aussi de repenser notre mode de vie et notre modèle de développement, afin de vivre en harmonie avec la nature et non de l’exploiter sans prendre en compte ses besoins.

Sur le plan sécuritaire, un défi majeur plane sur cette COP 16 : Cali est actuellement en état d’alerte, en raison de la menace d’une guérilla qui pourrait perturber la conférence.

Cependant, des mesures de sécurité renforcées ont été mises en place pour protéger les délégués et garantir le bon déroulement de la conférence.

En parallèle des débats à Cali, un autre volet de la COP 16 s’est déroulé à Rome, où les États ont réussi à trouver un compromis sur la manière de financer les 200 milliards de dollars nécessaires chaque année pour protéger la biodiversité. Ce financement était un point de friction entre les pays du Sud, qui réclamaient la création de nouveaux fonds, et les pays du Nord, qui préféraient utiliser les mécanismes existants. Finalement, un accord a été trouvé pour améliorer les instruments financiers déjà en place, notamment le Fonds du cadre mondial pour la biodiversité (GBF), tout en identifiant des mécanismes supplémentaires pour structurer l'aide financière destinée aux pays en développement.

Les négociateurs ont également convenu de l'importance de suivre la mise en œuvre des engagements pris. Un mécanisme de suivi a été mis en place, permettant de mesurer les progrès réalisés et d’évaluer les actions entreprises par chaque pays. Les résultats seront examinés lors de la COP 17 en 2026, afin de faire le point sur l’avancement des objectifs et d’ajuster les actions si nécessaire.

Un autre résultat important de cette COP 16 est le lancement du Fonds Cali, qui vise à garantir que les entreprises exploitant les ressources génétiques de la biodiversité contribuent financièrement à sa préservation. Ce fonds sera alimenté par le secteur privé et redistribuera au moins 50 % de ses revenus aux peuples autochtones et aux communautés locales, en soutien à la mise en œuvre du cadre mondial pour la biodiversité. Le but étant un partage juste des richesses entre les utilisateurs des ressources génétiques et les pays du sud où il y a lesdites ressources naturelles Comme le souligne la ministre de l’environnement Colombienne Susana Muhamad lors de son adoption : « Ces données nous échappent, d’autres les utilisent et nous ne nous en rendons pas compte ».

En conclusion, la COP 16 représente un moment clé pour passer des engagements à l’action concrète, notamment en matière de financement et de suivi des progrès réalisés. Le monde doit impérativement répondre à l’urgence de la situation écologique, car l’avenir de la biodiversité et de notre planète en dépend.

 
 
 

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